2023
Michael Eidenbenz
Conseil de Fondation CSMJ
On joue la musique. Mais jouer n’est pas ici seulement rendre des sons et des notes, la musique toute entière est un grand jeu dans lequel on teste des rôles et des possibilités, est quelqu’un d’autre, se sert de l’imagination, de la fantaisie et des sonorités pour créer des situations, communique dans une langue des émotions qui n’utilise pas de mots, un jeu dans lequel, enfin, on découvre, invente, apprend et reconnaît le monde. Einstein a dit que « le jeu est la plus haute forme de recherche » et Friedrich Schiller voyait dans le jeu la condition indispensable pour que l’homme soit « pleinement homme ». Personne ne sait mieux que les enfants et les jeunes ce qu’est jouer, tandis que chez les adultes le prétendu sérieux de la vie menace de passer devant la joie de faire quelque chose sans motif et pour le simple plaisir. Qui maîtrise tôt un instrument de musique s’assure un instrument de jeu pour toute la vie et pourra continuer – seul avec lui-même ou dans un ensemble, un orchestre ou un groupe – à se plonger dans les vastes mondes que la magie de l’art réserve.
L’esprit de compétition, la stimulation de l’observation et de la comparaison mutuelles, l’expérience que beaucoup d’autres participent à cet événement de portée nationale – tant d’autres, qui se consacrent au jeu de la musique avec le même soin, la même attention, la même ambition, la même abnégation, le même plaisir –, tout cela fait partie du jeu. Le jeu d’ensemble du grand nombre a une importance sociale, on l’appelle la culture.
Notre recommandation aux jeunes participantes et participants au Concours Suisse de Musique pour la Jeunesse est donc : prenez au sérieux votre contribution au Concours, car elle peut devenir une expérience qui durera toute votre vie. Amusez-vous, et réjouissez-vous d’avoir part à quelque chose de grand. Mais en même temps : ne prenez pas tout cela trop au sérieux, ce n’est qu’un jeu.
2023
Christoph Brenner
Directeur général du Conservatoire de la Suisse italienne
Pour la sixième fois déjà nous avons le plaisir de saluer au Tessin les finalistes du Concours Suisse de Musique pour la Jeunesse. Si en 2001, lors de la première finale tessinoise, leur nombre avoisinait la centaine, nous accueillerons cette année plus de 300 premiers prix des concours régionaux! Nous nous réjouissons bien sûr de ce grand rassemblement et espérons que le concours puisse se dérouler sans encombres malgré cette affluence record et le grand remue-ménage touristique provoqué par la perspective d’un beau week-end de mai.
Nous souhaitons à toutes les participantes et à tous les participants de pouvoir, lors des épreuves, s’exprimer au mieux de leurs possibilités, d’avoir la sagesse de comprendre et d’accepter les évaluations du jury et de retourner chez eux motivés et riches d’une expérience positive. Nous espérons aussi qu’à côté de cette compétition musico-sportive un espace suffisamment grand soit réservé au plaisir des échanges culturels entre jeunes des différentes régions du pays.
C’est dans ce sens que je vous souhaite bon succès et beaucoup de plaisir.
2022
Renaud Capuçon
violiniste
Participer à un concours, c’est repousser ses limites, se confronter à d’autres musiciens, approfondir des partitions à fond, ne pas se décevoir, mais surtout partager la musique avec le plus grand nombre. Le bonheur de jouer d’un instrument, ces moments de grâce qu’on apporte au public et à soi-même sont les vraies motivations d’un musicien.
Quand un concours comme le CSMJ permet cette émancipation et ce challenge, alors il faut aller chercher au fond de soi ses réserves physiques et psychologiques et bien entendu ses idées musicales pour aller au bout de ce véritable challenge de vie.
Parce qu’au-delà de la musique, se présenter à un concours, c’est aussi faire des rencontres, écouter les autres, apprendre et comprendre comment progresser encore, progresser toujours. Les plus grands musiciens sont pour moi ceux qui ne cessent jamais d’être curieux, et se remettent sans cesse en question.
C’est dans cet esprit de curiosité et d’enrichissement personnel que je vous souhaite un merveilleux Concours.
Et quel que soit le résultat, vous aurez appris et grandi musicalement et humainement.
Et serez parés pour embarquer sur ce beau navire qu’est la Musique.
Bon vent à tous
2021
Michael Haefliger
directeur du Lucerne Festival
Pendant des années, on s’exerce seul avec soi-même dans son coin, on joue et répète des études, on apprend à maîtriser de nouveaux morceaux, on élargit sans cesse son répertoire, on essaie de saisir la substance et l’âme des œuvres. C’est là en soi une tâche qui, au-delà de tous les efforts qu’elle coûte, apporte déjà une énorme satisfaction et jusqu’à du bonheur. Mais chaque musicienne en herbe, chaque futur professionnel en a sans doute déjà fait l’expérience, il arrive un moment où l’on voudrait partager ce que l’on a atteint, avec pour objectif de jouer pour les autres et de transmettre la joie que l’on trouve dans la musique.
Le Concours Suisse de Musique pour la Jeunesse a été et reste pour beaucoup d’entre nous une étape marquante dans la formation de notre vocation musicale. Qui se distingue au Concours peut à juste titre être fier de soi. Il ne s’agit cependant absolument pas de se présenter en vainqueur. C’est participer qui est essentiel. En effet, qui se produit au Concours change d’échelle et trouve à se comparer. Et rencontre à cette occasion des personnes partageant les mêmes intérêts, avec lesquelles, qui sait, il ou elle se trouvera un jour à faire de la musique. De ce point de vue, le Concours Suisse de Musique pour la Jeunesse est également un marché des possibilités qui élargit l’horizon. Pour tous ceux qui s’y présentent. Et pour les amateurs de musique qui peuvent y découvrir sans attendre ce que l’avenir promet.
Je souhaite à tous les jeunes musiciens et musiciennes le meilleur possible pour leur carrière et sur leur parcours de vie. Et j’espère en rencontrer beaucoup un jour ou l’autre, entre autres sur une scène.
2021
Dr. Manuel Rybach
directeur de la Credit Suisse Foundation
Chers Musiciennes et Musiciens, Chers Amies et Amis de la musique,
La Fondation Concours Suisse de Musique pour la Jeunesse (CSMJ) s’est entièrement vouée à l’encouragement de jeunes talents musicaux. Avec un grand engagement et beaucoup d’enthousiasme, elle accompagne les enfants et les jeunes sur leur chemin vers la musique et leur permet de présenter leur don à un vaste public.
Nous nous réjouissons de la possibilité qui nous est donnée depuis plus de douze ans de soutenir le CSMJ dans son action. La Credit Suisse Foundation cherche en effet depuis sa création à soutenir les talents en mêlant encouragement et exigences. Notre «système pyramidal de soutien» dans le domaine de la musique classique est un élément essentiel de notre stratégie en Suisse. Nous appuyant sur le partenariat avec le CSMJ, nous attribuons le Prix Credit Suisse Jeunes Solistes et le Credit Suisse Young Artist Award. Ces deux prix de haut niveau pour la musique classique constituent le sommet de notre système pyramidal de soutien et distinguent des artistes possédant déjà un peu plus d’expérience.
Nous remercions la Fondation du Concours Suisse de Musique pour la Jeunesse pour son engagement remarquable en faveur des jeunes talents aussi bien en musique classique que dans le domaine Jazz&Pop et Freespace.
Au nom de la Credit Suisse Foundation, je souhaite beaucoup de plaisir et de succès à tous les finalistes.
2021
Herbert Blomstedt
chef d'orchestre
Cette année du coronavirus qui s’achève nous a contraints à apprendre l’importance du recul et de la distance. Nous n’en avons toutefois perçu que davantage le besoin de proximité. Et par là la soif de musique. La musique est en effet la langue intime de l’âme, qui exprime nos pensées et sentiments les plus profonds et les plus nobles.
Il est si bien dit chez Heinrich Heine et chez Felix Mendelssohn que, «sur les ailes de la chanson», on arrive même en Inde, aux rives du Gange. Mais on peut «chanter» également sur des instruments, et c’est là sans doute le sommet de l’art de l’instrumentiste.
Les jeunes sont ici notre modèle. Ils jouent avec spontanéité et enthousiasme. Et en participant à des concours, les jeunes musiciens se stimulent les uns les autres. C’est avec beaucoup de joie que je leur souhaite la bienvenue au Concours Suisse de Musique pour la Jeunesse. Chantez en beauté!
2020
Renaud Capuçon
violiniste
Participer à un concours, c’est repousser ses limites, se confronter à d’autres musiciens, approfondir des partitions à fond, ne pas se décevoir, mais surtout partager la musique avec le plus grand nombre.
Le bonheur de jouer d’un instrument, ces moments de grâce qu’il apporte au public et à soi-même sont les vraies motivations d’un musicien.
Quand un concours comme le SJMW permet cette émancipation et ce defi, alors il faut aller chercher au fond de soi ses réserves physiques, psychologiques et bien entendu ses idées musicales pour aller au bout de ce véritable challenge de vie.
Parce qu’au-delà la musique, se présenter à un concours, c’est aussi faire des rencontres, écouter les autres, apprendre et comprendre comment progresser encore, progresser toujours.
Les plus grands musiciens sont pour moi ceux qui ne cessent jamais d’être curieux et se remettent sans cesse en question.
C’est dans cet esprit de curiosité et d’enrichissement personnel que je vous souhaite un merveilleux concours.
Et quel que soit le résultat, vous aurez appris et grandi musicalement et humainement.
Et vous serez parés pour embarquer sur ce beau navire qu’est la Musique.
Bon vent à tous!
2019
Ignazio Cassis
conseiller fédéral, chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE)
Être conseiller fédéral est un travail fascinant et exigeant. Mais la médaille a aussi son revers. Je peux maintenant consacrer moins de temps que je ne le souhaiterais à la musique! Or sa beauté est pour moi une source de joie de vivre. Mes instruments de prédilection sont la guitare et la trompette. Chaque note me transporte dans un monde d’harmonies, d’atmosphères et d’émotions. Que l’on joue du classique, du jazz ou de la pop, que l’on ait de grandes ambitions ou que l’on veuille simplement se faire plaisir, jouer de la musique, c’est être en prise directe avec la vie.
Au Concours suisse de musique pour la jeunesse, c’est l’ambition qui est à l’honneur. Je suis ravi que la finale de cette année se tienne à Lugano. Comme toutes les régions de notre pays, le Tessin a sa propre tradition musicale – et elle n’est pas des moindres! Durant ces quatre jours, de jeunes talents venus de toute la Suisse se mesurent dans notre canton, illustrant par là leur extraordinaire aptitude à nouer un dialogue harmonieux. Car la musique, si elle est la plus ancienne et la plus belle langue du monde, est également un vecteur de cohésion nationale.
Je tiens à remercier la Fondation Concours suisse de musique pour la jeunesse qui, depuis plus de quarante ans, se consacre sans relâche à la recherche de talents et à leur promotion auprès du grand public. Elle apporte ainsi une contribution importante à la formation musicale, qui est inscrite dans notre Constitution fédérale. Elle permet également de préserver la diversité culturelle de notre pays. Grâce à cette fondation et à ces jeunes passionnés, les mélomanes de Suisse se voient offrir davantage d’occasions de simplement goûter au plaisir de la musique, comme j’aime le faire moi-même.
2019
Emmanuel Pahud
flûtiste solo Berliner Philharmoniker
Je souhaite à tous nos jeunes talents de trouver lors de l’édition 2019 du Concours suisse de musique pour la jeunesse le bonheur que j’ai pu moi-même découvrir en tant que jeune candidat il y a maintenant trois décennies, et qui ne m’a plus jamais quitté depuis: de trouver sur scène un espace où laisser éclore votre passion et votre talent, grâce à votre inlassable préparation, d’exprimer vos émotions et vos convictions intimes, de respirer en harmonie et en confiance avec le public (familles, amis, jury, mélomanes) pour vivre ces moments privilégiés ensemble.
Nous sommes au moment du concert ou du concours tous du même côté: réunis par la formidable bienveillance protectrice qui est celle du génie de la musique qui inspira aux compositeurs ces morceaux que vous avez choisis, et qui nous permettra de découvrir ensemble le meilleur de vous-mêmes. C’est un formidable pas en avant que vous êtes en train de faire, et une expérience enrichissante qui vous ouvrira de nouvelles perspectives pour votre vie en musique. Nous avons le privilège de vivre ici votre «printemps» musical à vos côtés.
Merci à vous de nous faire vivre «votre» musique.
2019
Christoph Brenner
directeur général du Conservatorio della Svizzera italiana
Pour la cinquième fois déjà, nous avons le plaisir d’accueillir au Tessin les finalistes du Concours suisse de musique pour la jeunesse. Si en 2001, lors de la première finale tessinoise, leur nombre avoisinait la centaine, nous accueillerons cette année plus de 300 premiers prix des concours régionaux! Nous nous réjouissons bien sûr de ce grand rassemblement et espérons que le concours pourra se dérouler sans encombres malgré cette affluence record et le grand remue-ménage touristique provoqué par la perspective d’un beau week-end de mai.
Nous souhaitons à toutes les participantes et à tous les participants de pouvoir, lors des épreuves, s’exprimer au mieux de leurs possibilités, d’avoir la sagesse de comprendre et d’accepter les évaluations du jury et de retourner chez eux motivés et riches d’une expérience positive. Nous espérons aussi qu’à côté de cette compétition musico-sportive un espace suffisamment grand sera réservé au plaisir des échanges culturels entre jeunes des différentes régions du pays.
C’est dans ce sens que je vous souhaite bon succès et beaucoup de plaisir.
2018
Urs Schnell
directeur Fondation Suisa
Chères Musiciennes, Chers Musiciens,
Vous avez renoncé à beaucoup de choses. Des choses que vous auriez peut-être aimé faire. Mais vous vous êtes entraînés. Pendant des heures. Vous avez travaillé dur pendant que les autres profitaient de leur temps libre. Oui, vous avez investi des heures sur cette pièce, ce passage délicat.
Posséder du talent peut être épuisant!
Mais maintenant vous êtes ici et vos compétences sont évaluées et jugées dans le cadre du Concours de musique suisse. Vous voulez savoir où vous en êtes. Vous voulez aller plus loin. Continuez d’avancer. Jouer – encore et encore et encore.
Ne pas gaspiller son talent mérite le plus grand respect!
Respect pour vous, mais aussi pour votre environnement. Les parents qui rendent cela possible pour vous. Les enseignants formés et motivés qui ont reconnu votre potentiel. Les écoles de musique dirigées par des professionnels qui vous donnent une base solide. Et enfin et surtout : tous vos amis qui doivent se passer de vous si souvent et si longtemps pendant que vous suivez ce chemin musical.
La promotion d’un talent prend du temps, demande beaucoup d’argent et d’énergie et exige – parfois – des nerfs solides!
Et oui, c’est enfin l’heure. Toutes ces heures, tous vos efforts pour ce moment. Vous êtes venus au Come Together pour nous convaincre tous, le public comme le jury. Et vous pouvez être sûrs que nous croisons tous les doigts pour vous, parce que nous savons que vos efforts ont porté leurs fruits.
Ecouter un talent, c’est avoir le privilège de vivre un moment musical inoubliable!
Urs Schnell, Directeur FONDATION SUISA – Mai 2018
2018
Dr. Silvia Steiner
conseillère d’État et cheffe du Département de l’éducation du canton de Zurich
La Suisse fait de la musique. Elle s’y engage au plus haut niveau, dans la Constitution fédérale. La Confédération et les cantons doivent assurer un enseignement musical de qualité afin de renforcer la formation musicale, en particulier des enfants et des jeunes. Ceux-ci doivent avoir la possibilité de pratiquer la musique pendant leurs loisirs. Et les jeunes aux talents musicaux particuliers doivent bénéficier d’un encouragement spécifique. La musique fait bouger la jeunesse, physiquement et mentalement. Loisir utile, elle encourage la créativité et renforce la confiance en soi. Elle développe des vertus importantes pour la vie, telles que la persévérance, la discipline, l’endurance et l’application. Ce n’est pas pour rien que, comme on le constate, les jeunes qui préfèrent pratiquer la musique plutôt que passer trop de temps sur internet, avec des jeux vidéo ou à chatter, obtiennent de meilleurs résultats scolaires. La musique crée des liens forts. À grande et petite échelle. Elle encourage l’esprit d’équipe, apporte des expériences communes. Elle ne connaît pas de barrières, et surtout pas de barrières linguistiques.
En répartissant les concours entre différents endroits de Suisse, le Concours suisse de musique pour la jeunesse diffuse l’esprit de la musique dans toutes les régions du pays et contribue à les relier culturellement entre elles. Le Concours suisse de musique pour la jeunesse ne se contente ainsi pas de faire entendre la musique, il la fait également voir. Et il ne connaît que des gagnants, les participants, qui gagnent déjà rien qu’en participant. La Suisse qui s’unit. Je suis moi-même une passionnée de musique. Je vais régulièrement à des concerts, peu m’importe s’ils sont de musique classique, de jazz, de pop ou de rock. Depuis des années, par exemple, un ami organiste me fait une impression particulière par sa façon de se servir des orgues de son église, inhabituelle en ceci qu’il joue sur son instrument sacré aussi bien du Bach que de la musique traditionnelle et du pop. La musique m’apporte un délassement optimal et me permet de refaire le plein d’énergie pour affronter le quotidien. Je remercie tous ceux qui contribuent au succès du Concours suisse de musique pour la jeunesse et souhaite beaucoup de succès aux jeunes musiciennes et musiciens.
2018
Seven
musicien
Sous nos latitudes, nous élevons les gens dans le but de les avoir tous parfaitement semblables. Les moules auxquels les enfants doivent se conformer sont vieux comme le monde et généralement fixés dès avant l’entrée de l’enfant à l’école. Nous créons des machines, ce qui n’empêche pas chacun de vouloir être le nouveau Steve Jobs. Notre société ne prête attention aux pionniers qu’une fois que, avec un engagement total et en prenant tous les risques, ils se sont frayé un passage à travers les vallées de la répétition et les forêts du courant continu. Et seulement après qu’ils n’ont pas été pris au sérieux, qu’on les a moqués, et qu’ils n’en ont pas moins continué sur la voie qu’ils s’étaient tracée. Nous formons pour qu’on serve et exécute. Mais le monde a besoin de décideurs, de faiseurs, de visionnaires et de gens qui chaque jour triomphent de problèmes et de défis qui n’existaient pas encore à l’époque où ils allaient à l’école. Nous enseignons des faits purs et simples et souvent n’apprenons pas aux enfants comment réagir à des circonstances et situations en rapide et constante mutation. Intuition, souplesse et don d’improvisation restent en rade. C’est qu’il manque ici un ingrédient important qui fait la différence entre le visionnaire et le robot: la créativité!
Il règne en bien des endroits l’idée fausse selon laquelle seuls certains groupes professionnels tels que les peintres, les musiciens, les acteurs et nombre d’autres esprits libres inclassables doivent être créatifs. Qui exerce un «vrai» métier, une profession classique, n’a pas de temps à perdre avec ce genre de chose. Cette façon de voir reste très enracinée dans notre société et paralyse des énergies, empêchant qu’elles se libèrent jamais, avant qu’elles ne puissent tout changer. Peu importe qu’il s’agisse d’un petit détaillant à la caisse ou d’un PDG de grosse banque, la créativité fait la différence et sépare le bon grain de l’ivraie. Elle fait la différence entre le brave et solide collaborateur et le type qui monte, le faiseur enthousiaste qui amène des changements et fait avancer les choses.
Tout plan d’études devrait selon moi inclure les activités et capacités nécessaires pour faire de la musique, être créatif et savoir utiliser sa fantaisie. Et ce en leur accordant la même valeur qu’aux branches «importantes». Se laisser aller, accorder place et attention aux émotions et aux idées, c’est l’entraînement des pionniers et des start-up de demain. Faire de la musique ensemble, aller l’un vers l’autre et se mettre à l’écoute l’un de l’autre, comprendre et sentir des émotions et des sonorités, tout cela entre dans le meilleur «entraînement social» que l’on peut imaginer. La musique est présence et peut seulement être sentie, pas saisie. La musique et faire de la musique sont un sentiment auquel chacun devrait pouvoir avoir accès et avec lequel chacun devrait pouvoir entrer en contact. C’est la raison pour laquelle la promotion de la musique n’est ni une œuvre de bienfaisance ni un Écu d’or pour une bonne cause. Non, la promotion de la musique et la musique pour la jeunesse sont un grand investissement pour notre société, notre pays, notre économie et notre avenir.
Seven
2017
Sylvain Jaccard
directeur du Conservatoire de musique neuchâtelois
Madame, Monsieur, Chère Musicienne, Cher Musicien
C’est un plaisir et un honneur pour la ville de La Chaux-de-Fonds de pouvoir accueillir cette année la finale du Concours suisse de musique pour la jeunesse. La Chaux-de-Fonds, troisième plus grande ville de la Suisse romande et métropole horlogère, enchante le visiteur de par la diversité de son architecture et de son offre culturelle. Il faut rappeler que cette ville a été le berceau de grandes personnalités à l’instar du Corbusier, de Blaise Cendrars et de Louis Chevrolet. De plus, depuis le 27 juin 2009, les villes-manufactures de La Chaux-de-Fonds et du Locle sont inscrites sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. J’espère que vous aurez le temps de visiter un peu, ne serait-ce que de monter au belvédère du 14e étage de la tour d’Espacité afin d’admirer la vue à presque 360° sur la vieille ville. Mais la grande fierté des musiciens de la région est sans conteste la Salle de musique qui, rappelons-le, est nettement une des meilleures au monde. On ne compte plus le nombre d’enregistrements qui ont été réalisés dans cette salle par les musiciens du monde entier! Lorsque l’on invite un grand interprète à venir se produire à La Chaux-de-Fonds, nul n’est besoin d’insister : tous veulent connaître le plaisir et la satisfaction profonde de faire résonner leur instrument dans cette salle à l’acoustique d’exception! La ville de La Chaux-de-Fonds a donc de longue date été tournée vers la culture, et la musique en particulier.
En témoigne la «vision prophétique» dessinée par le compositeur suisse Bernard Reichel en 1947. Au dos de cette illustration, on trouve la dédicace suivante: «En 1967, tout aura bien changé à La Chaux-de-Fonds, les arts et la musique (…) auront pris la place de toute autre préoccupation (…)». Vous l’aurez compris, Reichel imaginait l’importance que le Conservatoire allait avoir pour la population. La seule différence entre la vision du compositeur et la réalité est peut-être le nombre d’étages réel de notre institution … Mais, comme vous pouvez le constater, le Conservatoire est un joyau au centre de la ville. Sa salle de concert, la salle Faller, offre une acoustique également exceptionnelle qui a permis à des artistes à l’instar de la grande pianiste HJ LIM d’enregistrer pour des labels internationaux. Vous l’aurez compris, nous sommes fiers de notre ville, de ses richesses et de son apport pour la culture en général. C’est donc un grand plaisir pour nous de pouvoir partager cette fierté avec vous dans le cadre de ce concours. Je souhaite que vous tous, musiciens concourants, puissiez vivre dans cette ville une expérience essentielle qui vous permette, pour reprendre les termes de HJ Lim, de déployer toutes vos possibilités d’expression et de les sublimer.
2017
HJ Lim
pianiste
Que signifie le mot concours? Contre toute attente, du latin concursus, il désigne l’action de tendre vers un même but, de coopérer. Nous disons bien: prêter ou apporter son concours. Si le concours est une coopération plutôt qu’une compétition, une entraide plutôt qu’une confrontation pour tendre vers un même objectif, quel est donc ce but? C’est l’art, et il est l’expression de notre essence, la voix de l’indicible. La musique, en tant qu’art, permet de déployer toutes les possibilités d’expression que contient un être et de les sublimer. L’instrument musical est seulement, si l’on peut dire, «un passeur». Si l’art est l’intérêt essentiel qui nous anime, nous les musiciens, que ce soit pendant ou hors concours, le cadre d’un concours musical nous offre alors un formidable espace pour découvrir la diversité et l’univers de chaque artiste. Il nous permet de rencontrer des musiciens de même génération, de recevoir et donner l’inspiration, puis de travailler, et de se diriger tous ensemble sur le même chemin. Ainsi, le concours ne semble pas être le but ou le moyen de devancer l’autre, mais seulement un des outils qui nous permettent, en temps voulu, de progresser. C’est, si l’on peut dire, un accélérateur. «S’il y avait une seule vérité, on ne pourrait pas faire cent toiles sur le même thème», dit Picasso.
Il y a autant de Beethoven qu’il y a d’interprètes, c’est celui de chacun que l’on désire entendre, car il ne s’agit pas de chercher le «meilleur», mais de mettre en relief «l’unicité» et l’authenticité de l’œuvre et de l’être, qui se révèlent avec l’intensité et la profondeur du travail. «Suis-je allée suffisamment loin dans l’exploration de l’œuvre, jusqu’à arriver à être en immersion totale avec elle ?» C’est la question que je me poserais plutôt que de savoir si ce que je fais est juste ou faux. Quoi de plus beau que de découvrir et d’honorer la diversité de l’expressivité musicale, et l’unicité de chacun ? La différence nous permet, en effet, une créativité interdépendante. Si le concours est une «co-création» qui facilite l’exploration de notre expression artistique grâce au concours de tous les participants qui s’inspirent les uns les autres, on aura atteint l’essentiel.
2016
Michael Eidenbenz
président de la CHEMS
Dans un concours, les meilleurs gagnent. C’est dans la nature des choses et cela vaut également pour les concours de musique. Mais qu’est-ce que cela signifie, «les meilleurs»? Il est le plus souvent encore facile de déterminer ce que «bien» jouer veut dire, c’est une question de technique, d’intonation, de maîtrise des morceaux présentés, de sensibilité musicale de base, etc. Mais la chose devient plus difficile avec «le mieux». On a ici des nuances, des évaluations, des avis, des préférences, qu’il faut examiner; on a ici une discussion qui commence. Le jury débat après l’audition, mais les participants doivent de leur côté faire des essais, bien réfléchir, et décider des variations qui conviennent dans l’interprétation. Ils en discutent avec leurs enseignants, peut-être avec leurs partenaires de musique de chambre, mais aussi seuls avec eux-mêmes lorsqu’ils s’exercent. C’est un travail exigeant, du point de vue du mouvement, des sens et de l’intelligence. Il s’accompagne par ailleurs d’une réflexion sur la musique, non pas théorique, mais qui trouve immédiatement à s’exprimer. C’est un travail culturel. En incitant à un tel travail, le Concours suisse de musique pour la jeunesse encourage les prestations culturelles du meilleur cru: jeunes, joyeuses et durables. Quelques-uns des participants seront sélectionnés comme étant les meilleurs prix, et obtiendront des prix; mais personne ne perdra. Le Concours, véritablement, ne connaît que des gagnants.
2016
Madeleine Herzog
chef du Département de la culture, Direction de la justice et des affaires intérieures
Il est bien connu que le mouvement et une alimentation saine ont des retombées positives pour la santé et le bien-être de l’individu. Ce sont principalement les progrès de la recherche sur le cerveau qui ont, ces dernières années, fait prendre conscience de l’influence considérable et diverse que la musique exerce sur l’individu et son développement. Cet effet se manifeste lorsque l’on écoute de la musique, mais encore bien plus lorsque l’on joue ou chante soi-même, et tout particulièrement lorsqu’on le fait en groupe. Une enquête de l’Office fédéral de la statistique concluait il y a quelques années: «La plupart des musiciens et des musiciennes (en Suisse) pratiquent leur art en solitaire. Seulement 37% jouent dans un ensemble, avant tout dans des ensembles suisses (groupes de musique suisse traditionnelle, Guggenmusik, etc.) ou fanfares.» L’action du Concours suisse de musique pour la jeunesse revêt de ce fait une double importance. Le Concours ne se contente pas d’encourager chacun à une pratique propre de la musique, il incite également et surtout à jouer et chanter ensemble.
Lors de sa création il y a quarante ans, ses initiateurs se sont en effet fixé un objectif extrêmement clair: l’encouragement de la relève des musiciens d’orchestre. Aujourd’hui encore, le Concours poursuit cet objectif avec une grande détermination et un succès encore plus grand. La technique musicale des participants et avec elle l’excellence se sont développées et améliorées de manière presque incroyable. Le Concours est ainsi devenu un important tremplin pour les places très convoitées au sein des orchestres. Outre cet objectif de grande valeur, mais particulier puisque ne concernant que peu des plus de mille participants annuels, le Concours suisse de musique pour la jeunesse représente une importante tête d’étape pour d’innombrables jeunes de 8 à 22 ans, souvent déterminante dans leur décision de poursuivre ou abandonner la musique. Présent comme il est au niveau national et avec ses structures décentralisées, le Concours reste aujourd’hui encore un instrument idéal pour encourager la pratique en commun de la musique. C’est pour cette raison que le Service de la culture du canton de Zurich accorde avec plaisir un soutien financier à cette manifestation aussi utile que jouissive.
2015
Dr. Manuel Rybach
directeur de la Credit Suisse Foundation
Chers Musiciennes et Musiciens, chers Amies et Amis de la musique
Le partenariat avec la Fondation du Concours suisse de musique pour la jeunesse (CSMJ) constitue la base du système pyramidal de soutien de la Credit Suisse Foundation dans le domaine de la musique classique. Depuis 2004, nous soutenons le travail important du CSMJ en faveur des jeunes talents qui se consacrent à la musique avec beaucoup d’engagement et d’amour. Le CSMJ encourage, offre des opportunités, transmet de la joie et permet aux jeunes musiciennes et musiciens de faire leurs premières expériences face à un jury exigeant et un public pas moins attentif. Plus de 1500 enfants et jeunes présentent chaque année leurs talents musicaux dans les domaines de la musique classique, du jazz, du rock et du pop.
En amont de son encouragement à la base, la Credit Suisse Foundation attribue le «Credit Suisse Young Artist Award» et le «Prix Credit Suisse Jeunes Solistes». Ces deux récompenses de haut niveau sont destinées – grâce à une percée internationale – à reconnaître les performances d’artistes expérimentés et à les accompagner, les mener au somment de la pyramide.
Nous remercions la Fondation du Concours suisse de musique pour la jeunesse, qui réunit les conditions nécessaires à l’épanouissement brillant des jeunes talents. Au nom de la Credit Suisse Foundation, je souhaite beaucoup de succès à tous les finalistes.
2015
Lionel Bringuier
chef titulaire de l´Orchestre de la Tonhalle de Zurich
L’encouragement de jeunes musiciennes et musiciens me tient vraiment à cœur, et je suis très heureux que le concours CSMJ s’y engage depuis 40 ans. En tant que chef titulaire de l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich, et par là-même successeur du fondateur du concours, Gerd Albrecht, j’admire le travail durable qu’effectue le CSMJ en faveur des jeunes talents.
Plusieurs anciens lauréats du Concours occupent d’ailleurs des postes-clés de l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich. De par son engagement pour la découverte de jeunes talents et la promotion de la musique à tous les niveaux, le CSMJ joue un rôle essentiel dans la vie musicale suisse.
Je transmets au CSMJ mes meilleurs vœux pour son 40e anniversaire!
2014
Sol Gabetta
musicienne
Chers Jeunes Participants, chers Amis de la musique,
Que peuvent nous apporter l’apprentissage de l’art de jouer d’un instrument et la participation à un concours de musique?
L’éveil musical passe, entre autres, par l’apprentissage de l’art de jouer un instrument qui peut ou devrait commencer dès la petite enfance c’est à dire vers quatre ou cinq ans.
Cet apprentissage déborde largement les seules connaissances musicales, c’est une porte ouverte vers une multitude de savoirs.
Tout d’abord l’éducation musicale favorise le développement du cerveau et la concentration, aiguise la mémoire, est propice à la créativité, stimule l’aptitude à l’expression musicale, améliore les facultés de perception, enfin développe l’aptitude, à travers l’expression musicale, de notre personnalité.
Certes maîtriser techniquement son instrument et découvrir l’interaction artistique reste et restera un enrichissement considérable mais avoir le courage de vous présenter et de participer à un concours ouvre encore d’autres horizons. Au plaisir de pouvoir maîtriser son instrument et de prendre confiance en soi s’ajoute celui de tester ses aptitudes face à d’autres personnalités, à d’autres sensibilités et ce défi lancé à vous-mêmes permettra de rencontrer des jeunes ayant les mêmes aspirations que vous, de lier de nouvelles amitiés.
Aujourd’hui peu d’activités musicales, en dehors des concours internationaux renommés, réservés aux virtuoses, permettent un tel brassage et il serait urgent de créer d’autres institutions, dans le domaine musical, car les liens amicaux sont une belle source de motivation pour les passionnés de musique.
Voici de beaux motifs pour participer au concours CSMJ qui est pour vous l’occasion de réfléchir, de travailler pour résister de façon authentique à un monde par trop unifié.
Que la musique continue à vivre dans toute votre vie! C’est en ce sens que je vous souhaite à tous des expériences et de belles rencontres qui vous resteront en mémoire.
2013
Mario Venzago
chef principal de l’Orchestre symphonique de Berne
Chers Jeunes Participants, Mesdames et Messieurs les Promoteurs et les Jurés, cher Public,
En tant que chef principal de l’Orchestre symphonique de Berne, le plus grand établissement classique de la Ville fédérale, je vous souhaite à tous la bienvenue à Berne pour le 38e Concours suisse de musique pour la jeunesse.
La musique est un art fugace. Un son naît, expire et, irrévocablement, n’est plus que souvenir. Cela nous pousse à recréer et faire renaître sans cesse la musique.
Il y a à chaque fois un risque à le faire. Sans ce risque qu’il y a à faire de la musique, notre vie serait ingrate. Nous admirons bien sûr les solistes et les orchestres célèbres. De tels maîtres d’exception ne tombent cependant pas simplement du ciel. Ils constituent la partie supérieure d’une pyramide à large base. Cela signifie qu’il faut amener la musique à chacun aussi tôt et aussi intensément que possible, quel que soit le groupe social auquel il appartient. C’est là la seule façon de faire naître compréhension et prestation. Et ce à tous les niveaux.
Il va de soi que l’objectif d’une large médiation de la musique n’est pas de promouvoir le sommet de la pyramide, mais d’éveiller d’une manière générale et extensive la compréhension et la passion pour notre art. Vous, jeunes musiciens qui participez à ce concours, vous êtes privilégiés. Vous avez bénéficié d’une formation musicale précoce et êtes tous en mesure de jouer vraiment bien. Et vous voulez également le faire voir en public. On ne peut toutefois pas mesurer des accomplissements musicaux et artistiques de la même façon que des performances sportives. Ce n’est pas le plus rapide qui est le meilleur. Il s’agit de ce qui est entre les lignes, que l’on ne peut ni peser, ni exprimer. Certes, il est indispensable de jouer correctement, et de bien maîtriser les instruments. Mais cela n’est pas tout. La musique a une âme. On ne peut émouvoir que si l’on est soi-même ému. Et cela se produit indépendamment du stade auquel on est parvenu.
Derrière les minutes de votre présentation, qui passent à une vitesse vertigineuse, il y a un nombre incalculable d’heures d’exercices difficiles et continus. Mais tous ces efforts sont oubliés ou comme transfigurés lorsque la réussite est au rendez-vous. Peut-être réussirez-vous quelque chose que vous seuls percevrez. Peut-être que cela vous vaudra un prix. Et vous ouvrira même une carrière. Tout cela n’est pas tellement important.
Ce qui est important est en fait la participation, le courage de se présenter, de se lancer un défi à soi-même et de faire un pas de plus sur le long chemin qui mène à la musique. Que ce soit comme musicien professionnel ou comme auditeur. Mais en tout cas comme amoureux de la musique.
Pour se présenter ainsi sur scène, il faut un public bienveillant … et un peu de chance. De tout cœur, je vous souhaite l’un et l’autre.
2013
Alain Berset
conseiller fédéral
La musique est d’une grande importance pour chacun d’entre nous, mais aussi pour la société. Elle favorise la perception et la créativité. Elle sert également de langue commune qui aide à dépasser les frontières. Les enfants et les jeunes en particulier apprennent ainsi à tenir compte des autres et à s’intégrer dans une communauté.
La Confédération a donc de bonnes raisons de soutenir la formation musicale, ainsi que le demande la nouvelle loi sur l’encouragement de la culture. L’objectif est d’aider les enfants et les jeunes à acquérir et développer leurs connaissances musicales dans le domaine extrascolaire – en complément aux mesures que les cantons et les communes prennent en matière de formation.
En approuvant en septembre 2012 l’article constitutionnel sur la promotion de la formation musicale des jeunes, le peuple a confirmé que la musique joue un rôle central dans le développement social. Cet article garantit un enseignement musical de qualité dans les écoles et encourage les jeunes qui ont un talent particulier. Il doit en outre permettre d’apprendre plus facilement à jouer d’un instrument et de s’adonner à la musique durant les loisirs.
Avec plus de 35 ans d’expérience, le Concours suisse de musique pour la jeunesse se met au service de la formation musicale. Il tient compte de l’évolution du temps – on le voit à la présence du rock/pop et du jazz aux côtés de la musique classique. C’est la raison pour laquelle ce concours, qui est le plus grand concours annuel national de musique, reçoit un soutien renforcé de la part de la Confédération. Les diverses possibilités de jouer en public sont à la fois un stimulant et une récompense. La jeune génération acquiert ainsi de nouvelles capacités, tout en récoltant par l’applaudissement les bénéfices de son travail. Je souhaite à chacune et chacun beaucoup de plaisir à participer à cet événement.
2012
Eugen David
ancien conseiller aux États
La formation est, avec la recherche, une des sources principales du bien-être que connaît la Suisse. Ce serait toutefois faire preuve de myopie que de réduire la formation à la seule transmission des compétences qui, plus tard, dans la vie professionnelle, seront utiles ou apporteront un gain financier.
Une formation artistique, justement, contribue chez les jeunes au développement de la personnalité et à l’acquisition de compétences sociales que l’on ne peut évaluer en termes d’argent. L’éducation musicale a un prix. Mais elle apporte surtout une plus-value qui constitue la richesse essentielle de notre société.
Le Concours suisse de musique pour la jeunesse permet de découvrir la façon dont de jeunes gens s’enthousiasment pour quelque chose, investissent du temps et de l’énergie pour faire eux-mêmes de la musique (et ne pas se contenter d’en consommer), travaillent avec ténacité à maîtriser des œuvres qu’ils présentent ensuite en public et avec lesquelles ils se soumettent au jugement d’experts indépendants. Les enfants et les jeunes qui prennent part au Concours suisse de musique pour la jeunesse rencontrent des camarades de leur âge et mettent leurs capacités à l’épreuve. Ils se mesurent entre eux et sont eux-mêmes jaugés. Ils connaissent des succès, mais découvrent également leurs limites. Les deux choses sont importantes. Les deux choses les forment et leur donnent une empreinte. Les jeunes gens développent ainsi par la musique des comportements qui leur seront fondamentalement bénéfiques dans l’existence.
Qui suit avec attention la vie sociale et politique en Suisse, ou agit lui-même sur elle, sait que la politique peut beaucoup, mais de loin pas tout. Ce pourquoi des gens s’engagent avec amour et ardeur ne peut pas être réglé par des décisions du Parlement. Mais la politique peut créer des conditions générales favorables.
Le Concours suisse de musique pour la jeunesse est depuis longtemps un élément sans lequel il n’est plus possible d’imaginer en Suisse un encouragement de la musique visant à la fois le large éventail et les talents. Il jouit non seulement d’un vaste soutien sur le plan des idées, mais également de l’appui financier généreux aussi bien de subventionneurs privés que des pouvoirs publics. Les cantons jouent ici un rôle de poids. Comme il s’agit du seul concours national existant, la Confédération a également l’obligation d’en garantir la continuité.
Je souhaite aux participantes et participants, au-delà de toute la tension, beaucoup de joie à faire de la musique; au public du plaisir à voir et à écouter; et aux membres du jury de prendre les décisions justes.
2012
Christoph Brenner
directeur du Conservatoire de la Suisse italienne
Avons-nous toujours besoin de concours?
Certainement! Les concours font partie de notre vie quotidienne, à l’école, au cours de la formation, de la vie professionnelle et pendant le temps libre – qui assisterait à des parties de foot si elles se terminaient toujours à égalité?
Nous sommes pourtant bien conscients du fait qu’on peut quand même devenir «quelqu’un» sans avoir gagné de grands concours. Les succès font du bien à notre ego, mais correspondent également, au cours de notre évolution, à des reprises momentanées que nous espérons durables. Les concours sont surtout ce que nous en faisons et non pas ce que nous croyons qu’ils représentent.
Le Concours suisse de musique pour la jeunesse a réussi, d’une manière admirable, à créer un équilibre entre une compétition élitaire et un «évènement» de masse. La compétition sportive, à travers la concurrence, est évidemment importante – mais elle l’est d’autant plus qu’elle met en jeu sa propre prestation. Certes la victoire est belle – et rester sans prix implique une certaine désillusion. Mais n’oublions pas: même un Roger Federer perd quelquefois des matches. Ce qui reste fondamental pour nous, c’est comment nous affrontons nos victoires, nos défaites – nos concurrentes et nos concurrents.
Je souhaite à tous et toutes les participant(e)s de passer un concours passionnant et débordant de succès. Au moment précis des compétitions, je souhaite une très bonne forme et de la chance, ce qui est indispensable dans ces occasions. J’espère également que le Concours représentera un grand pas décisif dans l’évolution individuelle de chacun(e) et qu’il sera l’occasion idéale pour établir de nouveaux contacts et de nouvelles amitiés et, par-dessus tout, je souhaite qu’il se révèle une nouvelle source de motivation et de passion pour la musique.
2012
Prof. Gerd Albrecht
ancien chef de l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich
Autrefois comme aujourd’hui, il me tient particulièrement à cœur d’amener les jeunes à mieux connaître la musique classique, et tout spécialement de les encourager sous l’angle musical. Ce souci a débouché non seulement sur mes Musées sonores de Hambourg et de Berlin, qui offrent avec beaucoup de succès un premier contact avec les instruments de musique classiques, mais également entre autres sur le Concours suisse de musique pour la jeunesse en musique classique.
Lors de sa création en 1975, ce concours était d’un genre unique dans le pays. Il avait comme premier objectif d’encourager la relève musicale. Il devait cependant aussi aider les jeunes talents à mieux être perçus dans le public, à obtenir que les médias leur accordent plus d’attention au lieu de ne s’intéresser, comme ils le faisaient jusque là, qu’aux «stars» classiques.
Nous voulions que le concours récompense et distingue la jeunesse pour ses prestations, sa discipline et sa passion pour la musique. Un point très important était également, par cette collaboration entre différentes institutions qui était une première exceptionnelle, de mettre les «jeunes musiciens» en réseau avec les «musiciens professionnels», entre autres afin d’améliorer leurs chances de prendre pied dans le monde professionnel.
Je suis très heureux que, de toute évidence, mes intentions de l’époque continuent à accompagner le concours et je me réjouis qu’un volet Jazz, Rock, Pop vienne aujourd’hui le compléter.
Il serait formidable – une preuve splendide de la durabilité du CSMJ – que ce concours continue pendant encore bien des années à offrir aux jeunes un tremplin vers le succès dans la vie musicale conçue comme profession.
2011
Andreas Wegelin
président du conseil de fondation
Quelle est la motivation des jeunes lorsqu’ils s’inscrivent à un concours de musique? Quand on pose la question aux filles et aux garçons, ils répondent que c’est la joie pour la musique: cela fait plaisir d’écouter de la musique, et encore plus de pratiquer soi-même de la musique. Le Concours suisse de musique pour la jeunesse a initialement été fondé pour garantir la relève pour les grands orchestres symphoniques. Entre-temps, cela n’est plus le seul but. Quelques-uns parmi les lauréats se sont lancés dans une carrière solo prometteuse. En tout état de cause, pour tous les participants, le Concours est au moins une magnifique expérience. Pour la 36e fois déjà, le CSMJ offre en Suisse aux jeunes la chance de démontrer à leurs parents, amis et collègues leur habilité en matière de musique. Chaque année en mars et en mai, beaucoup de jeunes talents sont couronnés aux concours Entrada ou, plus tard, à la finale. Avec cette année près de 1200 inscriptions, l’ancien record va encore être battu. Beaucoup parmi ces jeunes musiciennes et musiciens resteront amateurs toute la vie, toutefois ils profiteront de ces concours. En effet, ils auront déjà très tôt appris à savoir écouter, à poursuivre un objectif commun en harmonie et à travailler pour atteindre leurs buts.
De plus, la musique est au degré suprême la langue universelle, elle traverse les frontières aussi bien linguistiques que nationales. Le fait que de jeunes Suisses et des jeunes d’autres origines qui vivent en Suisse se rencontrent dans ce concours est un bon exemple de parfaite intégration. C’est le devoir des adultes de maintenir l’institution du Concours suisse de musique pour la jeunesse dans l’avenir. Qu’il s’agisse de vous, les parents de nos participants, du conseil de fondation, mais c’est aussi le devoir des politiciennes et politiciens de notre pays. En ce moment l’Assemblée fédérale discute l’initiative populaire jeunesse+musique que le Conseil suisse de la musique a déposée en décembre 2008 avec plus que 150’000 signatures. J’en appelle à vous : continuez à soutenir les efforts d’amélioration des conditions pour l’éducation et les activités musicales des enfants et des adolescents. Aujourd’hui, le Concours est soutenu financièrement par les cantons et les villes dans lesquels il se déroule, mais il ne l’est pas par la Confédération. Nous avons des sponsors importants, d’abord la Credit Suisse Foundation, la fondation SUISA pour la musique, la fondation Ernst Göhner, la Tonhalle-Gesellschaft-Zürich TGZ, la fondation Ruth und Ernst Burkhalter, la radio suisse DRS 2, SoftCon Software & Consulting GmbH, PriceWaterhouseCoopers AG. Toutes ces institutions montrent que l’encouragement pour la relève musicale a une grande valeur. Au nom du Conseil de fondation, je remercie ces institutions de leur engagement.
2011
Michael Haefliger
directeur exécutif et artistique du Lucerne Festival
Un ouvrage consacré au plus célèbre des professeurs de piano, le légendaire Carl Czerny, est intitulé «Die Einzelhaft am Klavier» (Le piano comme cellule d’isolement). La musique peut en effet être quelque chose de très solitaire quand on reste des heures et des heures, dans un isolement qui n’est alors plus tellement tranquille, à s’échiner sur des exercices de doigté, des entraînements et des études. Le proverbe le dit de manière implacable, c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Il y a toutefois deux genres de récompenses. D’une part la rencontre avec des personnes partageant la même passion – qu’elle se fasse en duo, dans un ensemble ou au sein d’un orchestre, elle est toujours l’expérience incomparable d’un accomplissement musical partagé.
Et d’autre part l’épreuve de la compétition. Il est vrai que des musiciens ne doivent en principe jamais se considérer comme des rivaux, mais on ne peut éviter, et en fait on doit souhaiter que, après une longue période de retraite et d’isolement avec son instrument, un musicien trouve l’occasion, au sens d’un instantané et comme stimulant, jamais comme fin en soi, d’explorer ses possibilités et ses limites dans un concours avec d’autres musiciens de son âge. Les concours ressemblent ainsi à un (premier) pas dans le monde, vers ce monde de la musique dans lequel nombre de ceux qui mesurent aujourd’hui leurs forces lors du Concours suisse de musique pour la jeunesse se sentiront un jour chez eux, que ce soit – l’avenir nous le montrera, nous le fera entendre! – comme solistes, musiciens de chambre ou musiciens d’orchestre.
À tous les participants et participantes, je souhaite chance et succès, pour ce concours, mais aussi pour une vie entière emplie de musique.
2011
Didier Burkhalter
conseiller fédéral
«Sans la musique, la vie serait une erreur.»
Nietzsche
L’apprentissage d’un instrument de musique ou du chant est une excellente école de vie. Il requiert de la persévérance, développe la rigueur, la patience et l’assiduité; il enseigne le partage, la solidarité et la responsabilité envers autrui. Il ouvre aussi de précieuses portes, celle du plaisir, de l’expression de soi et de sa sensibilité artistique. Parfois, cette expérience conduit même à une passion, à un destin. Chaque année depuis 35 ans, le Concours suisse de musique pour la jeunesse permet de réunir, au début du mois de mars, des jeunes gens venus de toute la Suisse pour pratiquer leur art sous le regard bienveillant de professionnels. Plus de 1000 musiciens amateurs âgés de 8 à 22 ans sont ainsi attendus cette année, pour jouer et chanter ensemble. Pendant trois jours, seuls, accompagnés d’un piano ou en groupe, ils feront résonner leurs accords dans neuf régions de notre pays. Si le plaisir est le maître-mot de la manifestation, l’excellence n’est pas oubliée. Après avoir été sélectionnés par un jury exigeant, les meilleurs candidats participeront en mai au concours final, étape importante pour ceux qui veulent se lancer dans la carrière de musicien.
Année après année, le Concours suisse de musique pour la jeunesse rencontre un succès grandissant. Il œuvre à soutenir la pratique musicale dès l’enfance quel que soit le niveau de chacun et met tout en place pour encourager dans le même temps l’excellence. Il ne privilégie aucune région linguistique au détriment d’une autre. Il offre à tous l’opportunité du partage avec les autres candidats, le public, les familles, les professeurs et les professionnels de la branche. Je souhaite une longue vie au Concours et beaucoup de plaisir aux participants.
2010
Daniel Fueter
musicien
Comme chaque année, nous vivrons en 2010 une fête de la musique pour la jeunesse, un concert unissant toute la Suisse. Je suis fier de la possibilité qui m’est offerte d’écrire un mot de bienvenue pour le Concours de cette année, d’être parmi les premiers, bien avant le début des épreuves, à présenter mes félicitations aux participants qui témoignent aux yeux de tous de leur enthousiasme pour la musique; aux enseignants qui ont soutenu ces jeunes musiciens; à tous ceux qui, dans les écoles et au sein de l’organisation du Concours, créent les conditions administratives nécessaires pour l’apprentissage et la pratique de la musique. Je tiens également à remercier les familles et les amis des participants pour le soutien qu’ils leur apportent à la maison et dans la salle de concert; et les voisins qui encouragent ces jeunes musiciens appliqués en leur lançant: «Ouvrez donc la fenêtre quand vous vous exercez, pour que nous en ayons nous aussi quelque chose.»
Bien des mots évoquent un esprit de concours. Je l’ai contrôlé, le mot «concert» contient lui aussi, étymologiquement, une idée d’émulation. Mais c’est une émulation en vue d’une fusion, d’une coopération. Le concours pan-helvétique, le concert national, cherche le point commun, pas la lutte, ni la dispute. Notre admiration va à la joie de jouer, à la maîtrise déjà atteinte, à tout ce qui peut encore croître à l’avenir. Ce qui importe n’est pas la victoire ou la défaite. On joue de la musique, et le jeu musical est peut-être le plus varié de ceux pour lesquels l’homme est né.
Pour jouer de la musique et chanter, il faut avoir l’oreille. L’oreille pour écouter, à l’intérieur, le monde de notre imagination; l’oreille pour écouter, à l’extérieur, le monde qui nous entoure. Quand tout n’est plus que tumulte, des enfants et des jeunes s’exercent, dans le local de répétition, sur scène, en salle, aux tons mesurés. Tandis que la mode est à l’uniformité mondialisée, le public fait attention à la diversité. Lorsque les dernières nouvelles et les grands évènements monopolisent les écrans de télévision et les pages des journaux, nous tendons tous l’oreille pour écouter si des messages essentiels nous parviennent du passé.
2009
David Zinman
chef titulaire et directeur artistique depuis 1995/96
J’ai le plaisir de vous saluer pour les concours régionaux du 34e Concours suisse de musique pour la jeunesse. Le fait que des jeunes se préoccupent de musique, qu’ils recherchent, au cours de longues années de travail, une osmose avec leur instrument, renforce l’idée que s’adonner à la musique est un privilège. Pour moi, c’est un des actes les plus importants et les plus durables afin d’assurer l’avenir de la musique et la conduire sur de nouvelles voies.
Dans ce contexte, pratiquer la musique ensemble est toujours une expérience inoubliable qui révèle la force unificatrice de la musique. Et justement, ce sont les concours musicaux qui offrent aux jeunes la chance d’éveiller leur curiosité et de contribuer à parfaire leur maîtrise instrumentale. Chères Participantes et chers Participants, c’est essentiellement pour ces raisons que je me réjouis de vous voir apprendre à communiquer par la musique dans le cadre des concours régionaux du CSMJ. Certaines et certains d’entre vous franchiront, grâce à ces épreuves, un pas décisif sur le long chemin qui les mènera vers une carrière professionnelle – d’ailleurs l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich compte dans ses rangs plusieurs anciens lauréats de ce concours. D’autres participantes et d’autres participants garderont plutôt un contact fidèle avec la musique pendant leurs heures de loisirs. Ils deviendront, je l’espère, des facteurs éminemment importants de la vie musicale: ils seront, demain, notre public passionné de musique assurant ainsi le maintien des traditions musicales.
Que la musique continue à vivre! Vous apportez, chères Participantes et chers Participants, une large contribution à la réalisation de ce vœu. Je vous souhaite de tout cœur beaucoup de succès et de joie dans votre cheminement musical.
2009
Pascal Couchepin
conseiller fédéral, chef du Département fédéral de l’intérieur
La musique est l’expression d’une communauté, elle rime avec convivialité, partage et amitié. Les expériences d’orchestres constitués de musiciens de peuples traditionnellement ennemis nous l’ont démontré: la musique a ce pouvoir de rassembler, au-delà des frontières et des conflits.
La musique est certainement l’art le plus pratiqué par les jeunes, et quel meilleur guide leur souhaiter pour les accompagner vers l’âge adulte? Dans une formation réduite ou au sein d’un orchestre, seul dans sa chambre ou en compagnie d’amis, chacun s’y essaie d’une manière ou d’une autre, avec plus ou moins de succès. Les talents se révèlent très tôt en musique; le Concours suisse de musique pour la jeunesse nous le fait découvrir.
Le Concours suisse de musique pour la jeunesse permet depuis plus de 30 ans à des musiciens en herbe de se rencontrer, de jouer ensemble, et de se mesurer les uns aux autres. II s’est développé au fil des années, pour devenir aujourd’hui une véritable plateforme pour ceux qui veulent se lancer dans la carrière de musicien.
Créé en 1975, le Concours a acquis maturité et professionnalisme. Des associations fructueuses ont pu être conclues, qui lui permettent de se maintenir à un haut niveau de qualité. Les prix offerts sont conçus avec intelligence, pour remplir au mieux leur rôle de soutien à la relève: je pense notamment aux engagements de solistes, ou encore aux bourses pour des cours de perfectionnement.
Enfin, le Concours suisse de musique pour la jeunesse est une manifestation populaire, chaleureuse, qui permet de convier toutes les générations à une véritable fête de la musique. Je félicite les participants à ce concours et souhaite plein succès à cette journée.
2008
Nicolas G. Hayek
président et délégué du Conseil d’administration, The Swatch Group AG
Chères Jeunes Musiciennes, chers Jeunes Musiciens,
Je vous considère comme des êtres très heureux. Heureux parce que vous avez une passion, une vocation, vous maîtrisez un art et avez ainsi la faculté de transmettre à l’humanité la joie, le bonheur de vivre, la beauté, de fabuleuses émotions, l’amour et beaucoup plus encore.
La musique est un art pleinement apprécié de l’humanité entière, sans aucune barrière de culture, de langage, de nationalité ou d’origine.
La musique est un élixir aussi indispensable que l’eau et accessible à tous. Tout le monde la comprend, elle est facile à trouver et en même temps incroyablement précieuse. La musique est l’élixir le plus démocratique; il est à la portée de tous, des pauvres comme des riches. L’ancienne histoire du roi Salomon nous apprend elle aussi beaucoup de chose sur la valeur de la musique. Un mendiant, assis au bord de la route près d’une auberge, un morceau de pain sec à la main, mangeait alors que lui montaient au nez de fines odeurs de viande rôtie. Lorsqu’il eut fini de manger son morceau de pain, l’aubergiste vint vers lui en l’accusant d’avoir commis la fraude suivante:
L’aubergiste: «Pendant que tu mangeais ton pain sec, tu as profité des odeurs fines de ma viande rôtie, ce qui te coûtera une piastre!»
Le mendiant répondit: «Oh mon Dieu, comment pourrais-je vous céder l’unique piastre en ma possession pour des odeurs de viande, dont je n’ai pas vraiment profité?» Et ainsi tous deux se retrouvèrent devant le sage juge et roi Salomon. Ce dernier écouta attentivement leur récit et donna raison à l’aubergiste. II se tourna vers le mendiant et lui ordonna: «Donne-moi ta piastre!» Désespéré, le mendiant céda sa piastre au roi Salomon qui la laissa tomber à terre. Puis il se tourna vers l’aubergiste et lui dit: «As-tu entendu la merveilleuse musique que fit la piastre en tombant?» L’aubergiste répondit: «Oui, mon roi – elle était très belle». Alors le roi lui dit: «Ainsi tu as été largement payé pour les odeurs de ta viande rôtie» et il rendit la piastre au mendiant.
Et c’est ainsi que la musique est devenue la richesse d’un peuple et elle s’est ensuite répandue dans le monde entier. Je vous envie, chers Candidats et Candidates, de pouvoir vivre et profiter de ces merveilleux moments qu’offre la musique et vous souhaite beaucoup de plaisir et de joie à la participation du Concours de musique pour la jeunesse cette année.
Votre «envieux»
Nicolas G. Hayek
2008
Dimitri
clown
Un monde sans musique? Sans chant? Une vision inimaginable, triste et tragique…
Tous les enfants adorent la musique, le chant de leurs mères… Ils apprennent eux-mêmes à chanter en dansant spontanément et instinctivement sur des rythmes différents.
Je suis heureux que l’apprentissage de la musique en Suisse soit si bien encadré par l’existence des écoles de musique, des associations musicales et aussi par la Fondation Concours suisse de musique pour la jeunesse. Jamais on ne soutiendra trop la musique. S’il y avait plus de musique dans notre monde, il y aurait sûrement moins de guerres. La musique, comme la pantomime, n’est pas liée au langage, ni aux mots, et peut ainsi atteindre et réunir les peuples.
Bien sûr, il existe une grande différence entre jouer soi-même de la musique et l’écouter; de même qu’écouter un concert live est un moment beaucoup plus enrichissant et plus précieux que de consommer la musique sur un support médiatique. La plus belle joie au monde est bien sûr de jouer soi-même de la musique en soliste, dans un orchestre, une chorale ou bien dans un groupe. Même en tant qu’amateur, jouer de la musique rend l’être libre et heureux et nous rapproche du grand monde de la musique.
2007
Cecilia Bartoli
mezzo-soprano
Je soutiens tous les efforts pour encourager la musique, quels que soient leur forme et l’âge des personnes auxquelles ils s’adressent, car j’ai la conviction que la musique fait partie des valeurs fondamentales de l’être humain et de son existence en communauté. Malheureusement, dans notre monde actuel souvent beaucoup trop bruyant, la place accordée à la musique tend à diminuer; c’est pourquoi il faut s’employer à faire connaître cet art, notamment aux enfants et adolescents. Je ne veux pas dire par là qu’on doit driller les enfants dès leur plus jeune âge pour en faire des musiciens professionnels, mais qu’il faut les familiariser avec la musique sous tous ses aspects: il peut s’agir de jouer d’un instrument, de chanter dans un chœur, de danser, d’aller au concert, de chanter une chanson à sa grand-mère, d’écouter son père jouer, etc. Ce qui importe, c’est de semer une graine pour qu’elle éclose plus tard.
Mais de nombreux enfants sont doués d’un talent particulier. Pour que la personnalité et le mental de ces jeunes puissent s’épanouir, il importe de déceler rapidement ces dons et de les encourager. C’est là que peut intervenir un concours, car il fait découvrir les possibilités innombrables d’interpréter la musique, suscite les discussions et incite les jeunes à rencontrer des contemporains qui partagent les mêmes goûts pour confronter leurs idées.
Je félicite la Suisse d’organiser pour les jeunes talents de tout le pays ce concours qui rencontre un succès croissant et qui contribue à attirer l’attention du grand public sur la pratique de la musique.
2005
Prof. ord. Dr. h.c. Nikolaus Harnoncourt
chef de l’orchestre
Pour nous tous, la musique est indiciblement importante, voire indispensable – ce que chacun s’accorde à reconnaître dans le monde entier. Malheureusement, dans notre civilisation occidentale, la place qui lui est faite – comme à tous les autres arts – ne cesse de diminuer, au profit de ce qui rapporte et qui est utile.
C’est pourquoi je me félicite de voir des jeunes pratiquer la musique, même sans ambition professionnelle, pour y trouver du plaisir, nourrir leur imagination et découvrir les joies de l’interaction artistique. C’est là un enrichissement qui leur restera leur vie durant.
2004
Adrian Oetiker
pianiste
Chers Participants et Participantes, chers Parents et Professeurs,
De nombreux souvenirs personnels me lient au Concours suisse de musique pour la jeunesse. La plupart sont positifs: outre des contacts demeurés vivaces et importants jusqu’à ce jour, ces épreuves m’ont donné l’occasion de mes premières apparitions «sérieuses» en public qui, comme beaucoup d’autres dans mon cas, m’ont aidé à prendre les bonnes décisions concernant mon avenir. Mais il m’a aussi fallu surmonter des expériences négatives: malgré quatre participations, je n’ai jamais atteint mon but de décrocher un premier prix au Concours final.
Généralement, les comptes rendus se bornent à mentionner les succès, ce qui est fort bien, car personne n’aime proclamer ses échecs urbi et orbi. Il faut apprécier que les bonnes nouvelles se répandent, tandis que les mauvaises restent là où elles doivent, c’est-à-dire dans la sphère privée où on peut les surmonter. Mais pour l’observateur peu averti, cette situation peut engendrer des malentendus: les récits de réussite largement diffusés sont souvent biaisés et édulcorés, car ils ne sont pas complets. En fin de compte, il est rare de trouver dans les biographies et les curriculum vitae la mention des concours non couronnés de succès et des heures passées à s’exercer, bien que cela fasse aussi partie de notre travail.
Voilà pourquoi les week-ends du CSMJ constituent pour tous les participant(e)s un résultat et la récompense méritée de leur travail acharné. Mais ils représentent aussi des instantanés saisis sur une voie que chacun doit suivre à son propre rythme. Un concours de musique pour la jeunesse n’est rien d’autre qu’une mesure du «résultat intermédiaire», qui ne fait pas la différence entre les coureurs de marathon et les sprinters. Voilà ce que les parents et les professeurs, en particulier, ne doivent pas oublier. Je souhaite à tous les participant(e)s d’atteindre leur objectif personnel – que ce soit maintenant au plus tard.
2004
Simone Niggli-Luder
sportive
Quand j’étais écolière, j’ai joué de la clarinette, avant d’y renoncer, faute de temps pour m’exercer quand mes activités sportives ont commencé à prendre plus de place. Souvent, lors d’auditions ou de concerts, je me trouvais dans le même état d’esprit qu’avant une compétition de course d’orientation, et je suis d’avis qu’il y a certaines similitudes entre le sport de compétition et la musique professionnelle.
Dans ces deux domaines, il s’agit de se fixer des objectifs réalistes, qui nous motivent et nous inspirent. Pour atteindre ces objectifs, il faut non seulement du talent mais aussi beaucoup d’efforts: d’innombrables heures d’entraînement ou d’exercice, une solide volonté et de l’ambition. II faut aussi savoir renoncer à certaines choses, mais la satisfaction ressentie lors de la réussite compense plus que largement ces sacrifices.
Lors d’une course d’orientation, il s’agit d’atteindre tous les postes de contrôle sans commettre de faute – comme il s’agit, en musique, de jouer les notes sans faute. Avec le temps, on vise la perfection et on s’attache non seulement à suivre la partition, mais aussi à interpréter la musique. Dans ces deux disciplines, la concentration et l’expérience jouent un grand rôle. II est indispensable de posséder la faculté de se concentrer entièrement sur ce qu’on fait pendant un certain temps, en musique comme en sport. Bien que j’aie déjà une grande expérience de la compétition au niveau international, je suis toujours nerveuse avant un concours important. Pour moi, cette nervosité est nécessaire, car elle seule me met dans l’état d’esprit de la compétition qui me permet de réaliser de belles performances.
Je compare volontiers le moment de la compétition à une moisson, fruit de l’entraînement acharné: c’est là que je peux montrer ce que j’ai appris et investi. Le concours est le couronnement de la saison.
Dans cette optique, je souhaite à tous les jeunes musiciennes et musiciens de participer avec succès au Concours suisse de musique pour la jeunesse, couronnement de leur saison!
2003
Simon Ammann
double vainqueur olympique aux Jeux de Salt Lake City 2002
Pour moi, écouter de la musique est en général synonyme de détente, de repos, de loisir. Dans ma vie de sportif de pointe, j’ai souvent recours à la musique pour penser à autre chose qu’au saut à skis, car je trouve en elle un élément de liberté et d’inspiration. Pendant mes loisirs, j’aime danser, parce que j’ai du plaisir à bouger en suivant la musique et le rythme. Mais presque plus importantes encore sont les émotions qui s’expriment dans la musique. Je n’oublierai jamais cette soirée au village olympique de Salt Lake City où, pour fêter ma première victoire, toute l’équipe des sauteurs s’est retrouvée au «Coffee House»: Gary Furrer, chef de l’équipe, a sorti sa guitare et nous nous sommes tous mis à chanter à gorge déployée. Je doute que notre prestation nous aurait permis de participer à un concours, et pourtant nous nous sentions tous les émules des «young tenors»!
Mouvement, inspiration, émotions – voilà ce que la musique et le saut à skis ont en commun. Mais lorsqu’il s’agit de concours, on découvre encore d’autres parallèles: le défi de se produire en public, de se mesurer aux concurrents, l’atmosphère particulière qui entoure un concours, peut-être aussi un certain trac et un peu de nervosité. Pour gagner un championnat, il faut affronter ces situations – peut-être faut-il même aimer ce genre d’atmosphère.
Je pense que bien des musiciennes et musiciens qui connaissent le succès seront d’accord avec moi pour estimer qu’aussi importante au moins que la réussite sportive est la satisfaction personnelle de posséder un talent particulier; pour ma part, j’ai développé et exercé ce don avec assiduité pendant des années. C’est dans ce sens que je souhaite à tous les musiciens et musiciennes qui se présenteront au Concours plein succès et beaucoup d’expériences enrichissantes.
2002
Sonja Nef
championne du monde et détentrice de la Coupe du monde de slalom géant
En sport comme en musique, le succès, les performances, la reconnaissance et l’engagement jouent un grand rôle, et, dans ces deux disciplines, un rien sépare la victoire de la défaite. Se vouer à une activité avec enthousiasme est un enrichissement: on ressent des émotions qui nous aident à nous dépasser et nous lient à ceux avec qui nous les partageons.
Remporter une victoire suscite un intense sentiment de bonheur, qui compense les longues heures d’entraînement et les nombreuses privations qu’il faut accepter lorsqu’on pratique un sport de compétition. Lorsque je dois m’avouer battue pour quelques centièmes de seconde, je ressens une forte colère, avec le sentiment d’être abandonnée par la chance. Mais il n’en est rien et lorsqu’on prend un peu de distance par rapport à la compétition, on constate que ce n’est pas la fin du monde, mais tout simplement la règle du jeu, du sport «en direct».
De telles expériences sont enrichissantes et les expériences acquises dans la défaite ont de la valeur, car ce sont elles qui nous rendent plus forts et plus mûrs, bien plus que les victoires. C’est pourquoi il ne faut jamais renoncer, garder toujours confiance en soi, tirer la leçon de ses erreurs et continuer à se battre. En effet, le talent ne suffit pas – que ce soit en sport ou en musique, il faut s’entraîner assidûment, plus assidûment que les autres!
Je souhaite à tous les jeunes participants et participantes bonne chance, de grands succès et surtout un concours marqué par le fair-play.